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Une mise à jour de la définition de la douleur

Dernière mise à jour : 25 févr. 2022

La SoFEC vous propose de faire le point sur la mise à jour de la définition de la douleur en se basant sur l’article de Raja et al. publié en 2020 dans le journal Pain.


Contexte

La douleur, depuis 1979, est définie comme « une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, associée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle, ou décrite dans ces termes ». La compréhension du phénomène de la douleur reste, aujourd’hui, incomplète, mais celle-ci progresse grâce à la recherche. Les nouvelles connaissances sur le sujet ont poussé l’association internationale pour l’étude de la douleur (IASP) à étudier la possibilité de mettre à jour la définition de la douleur.


Méthode

Une équipe internationale composée par 14 experts.es de la douleur (cliniciens.nes et chercheurs.es) a été constituée pour mettre à jour la définition. Des spécialistes de la bioéthique, des philosophes et des linguistes ont été consultés par le groupe d’experts. Finalement, les commentaires du grand public ont également été pris en compte.


Résultats

Après deux années de travail, l’IASP propose de définir la douleur comme « une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable associée à, ou ressemblant à celle associée à, une lésion tissulaire réelle ou potentielle. »


Plusieurs notes sont associées à cette définition :

  • La douleur est toujours une expérience personnelle qui est influencée à des degrés divers par des facteurs biologiques, psychologiques et sociaux.

  • La douleur et la nociception sont des phénomènes différents. La douleur ne peut pas être déduite uniquement de l'activité dans les neurones sensoriels.

  • À travers leurs expériences de vie, les individus apprennent le concept de la douleur.

  • Une personne faisant état d'une expérience de douleur doit être respectée.

  • Bien que la douleur joue généralement un rôle adaptatif, elle peut avoir des effets négatifs sur la fonction et le bien-être social et psychologique.

  • La description verbale n'est que l'un des nombreux comportements pour exprimer la douleur ; l'incapacité de communiquer ne nie pas la possibilité qu'un humain ou un animal non humain éprouve de la douleur.

Discussion

On note dans la nouvelle définition la disparition de la formule « décrite dans ces termes » afin de considérer le fait que l’expression verbale n’est qu’une modalité parmi d’autres pour exprimer la douleur. Il faut souligner également que la nouvelle formule « ou ressemblant à celle associée à, une lésion tissulaire réelle ou potentielle », prend en compte les douleurs nociplastiques. La douleur nociplastique est définie par l’IASP comme « une douleur qui résulte d'une altération de la nociception, malgré l'absence d'évidence claire de lésion de tissu ou de menace de lésion causant l'activation des nocicepteurs périphériques ou d'évidence de maladie ou de lésion du système nerveux somatosensoriel causant la douleur ». Pour faire simple, ce terme désigne des douleurs chroniques (diffuses / multi-sites) non nociceptives, non neuropathiques, associées à une hypersensibilité.


Le mot des auteurs du résumé

Le phénomène de la douleur est complexe, il est difficile de prendre en compte tous ses aspects dans une définition. Raja et al.(2020) précisent, évidemment, que cette nouvelle définition est amenée à être modifiée avec l’évolution de connaissances. Dans les prochains articles, nous aborderons les différents types de douleur du point de vue des mécanismes (nociceptive, neuropathique, nociplastique).


Si vous avez des questions, contactez-nous (secretariat@sofec.org)

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